En Afrique subsaharienne, où vivent deux tiers des séropositifs, le virus du sida progresse toujours deux fois plus vite que le nombre de patients sous traitement antirétroviraux (ARV), ont déploré mercredi des responsables des Nations unies.
Des progrès considérables y ont été réalisés dans l'accès aux traitements avec près de 2,9 millions de personnes sous ARV en 2008 contre 2,1 millions en 2007 (+39%), selon un rapport conjoint de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), du Fonds pour l'enfance (Unicef) et de l'Onusida.
Mais "le nombre de nouvelles infections dans la région augmente deux fois plus rapidement que celui des personnes sous traitement", a remarqué Mark Stirling, directeur régional de l'Onusida, lors d'une conférence de presse à Johannesburg.
Cet écart pose un problème de financement et menace la viabilité même des programmes de distribution d'ARV. "Avec ces taux de progression, il devient impossible d'imaginer que chaque pays puisse distribuer gratuitement des médicaments à tous les malades", a estimé Stella Anyangwe, responsable de l'OMS en Afrique du Sud.
La plupart des gouvernements africains ont pris conscience de l'importance des programmes de prévention, mais il manque encore une volonté politique pour les appliquer sur le terrain, selon M. Stirling.
Pour lui, il n'y a pas assez de discussion sur les facteurs sociaux qui favorisent les nouvelles infections, notamment sur la question des violences sexuelles ou des relations entre des hommes âgés et des jeunes filles.
"On a vraiment besoin d'une transformation sociale, or pour l'instant il n'y a pas de mouvement. Il faut plus de volontarisme des hommes politiques, des leaders traditionnels et dans les communautés", a-t-il dit.
L'Afrique du Sud, qui compte le plus grand nombre de porteurs du virus au monde (près de six millions), a toutefois élaboré une stratégie "plus cohérente" dans le domaine de la prévention, a-t-il souligné. "L'année 2008 fut une année de transition, on ne voit pas encore les résultats mais la stratégie est là et, les efforts devraient finir par payer".
Source: AFP, 30.9.2009